Le vaccin, une protection qui a fait ses preuves
Dès la toute petite enfance, et jusqu’au 4e âge, la vaccination participe à nous protéger de nombreuses maladies, individuellement et collectivement. Mais savez-vous à quand remonte le premier vaccin ? Pourquoi il est important d’être à jour de ses rappels ? Et qui peut vous vacciner ?
Les vaccins n’ont pas toujours existé. C’est seulement à la fin du 18e siècle que le principe de la vaccination a été découvert par un médecin anglais, Edward Jenner. Soignant les paysans au cours des années 1770-1790, il avait constaté que les fermières qui trayaient les vaches ne développaient pas la variole mais étaient infectées par le cowpox, c’est à dire la variole bovine, aussi appelée vaccine. Il a donc voulu valider l’hypothèse qui avait germé dans son esprit : et si la vaccine protégeait de la variole ? Pour se faire, il a extrait du pus de la main d’une paysanne pour l’appliquer par petites incisions sur la peau d’un jeune garçon. Jenner a ensuite variolisé* ce dernier afin de vérifier s’il était immunisé.
La confirmation de l’hypothèse de Jenner a ensuite été à l’origine des travaux de Louis Pasteur, qui a définitivement expliqué le phénomène à la fin du 19e siècle. Ayant constaté que certaines bactéries responsables du choléra des poules, mises en culture pendant plusieurs semaines, perdaient de leur virulence, il a inoculé des fragments de bactéries à des animaux sains. Résultat, comme l’avait constaté Jenner avant lui, les animaux se trouvaient protégés d’une infection ultérieure. Pasteur venait alors de créer le tout premier vaccin vivant atténué artificiel. En 1881, il définit le principe de la vaccination comme étant « des germes affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, de donner une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle ».
De la rage au Covid
Grâce à sa découverte, Pasteur injecta pour la première fois en 1885 un traitement mis au point contre la rage à un enfant mordu par un chien. Cette étape fut fondamentale dans le développement de la vaccinothérapie telle que nous la connaissons, puisqu’il s’agissait de la première application du concept à l’être humain.
Depuis lors d’autres vaccins permettant d’immuniser contre de nombreuses maladies ont été mis au point. Certains comme le BCG contre la tuberculose, appartenant à la catégorie des vaccins vivants atténués, contiennent une version modifiée du pathogène. D’autres comme celui contre Haemophilus influenzae b sont des vaccins inactivés. Ils contiennent l’agent infectieux mort, ou alors fragmenté. Certains sont combinés, c’est-à-dire qu’ils associent des combinaisons d'antigènes, permettant de cibler plusieurs maladies différentes en un seul vaccin. Comme par exemple le Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite (DTP).
Et depuis la pandémie de Covid-19, une nouvelle méthode est arrivée sur le devant de la scène : celle des vaccins à ARN messager. Basés sur l’utilisation d’un morceau de génome du virus, ils ont pour but d’apprendre au système immunitaire du patient à reconnaître – et combattre - la protéine clé du virus.
Les bénéfices de la vaccination pour tous
La mise au point de ces divers vaccins a permis de nous protéger contre de nombreux pathogènes. Au point qu’ils ont parfois réussi à éradiquer certains d’entre eux. C’est le cas emblématique de la variole. Ce virus qui « avait dévasté l’humanité pendant au moins 3000 ans, faisant 300 millions de morts rien qu’au XXe siècle », selon l’Organisation mondiale de la Santé, a été déclaré officiellement éliminé de la planète en 1980. C’est une campagne majeure de vaccination menée par l’OMS durant une décennie qui a permis d’administrer un demi-milliard de doses de vaccin antivariolique à travers le monde. La preuve – si elle était encore nécessaire - de l’efficacité des vaccins.
Depuis lors l’éradication d’autres virus est à l’ordre du jour. C’est le cas de celle de la poliomyélite, décidée en 1988. Principalement basée sur l’administration d’un vaccin oral destiné à tous les enfants de moins de 5 ans de près de 125 pays, elle a été atteinte en Afrique en 2020. Mais elle sévit encore sporadiquement dans d’autres régions du globe.
Une protection collective
D’autres vaccins ont montré à quel point l’immunisation permet de faire reculer les maladies. Ainsi grâce à une campagne de vaccination mondiale, les États-Unis ont déclaré la rougeole éradiquée en 2000. Et si elle ne parvient pas à éliminer totalement la grippe ou encore le Covid-19, la vaccination réduit considérablement les risques de formes graves de ces infections.
Et les vaccins ne protègent pas que les personnes immunisées. Ils empêchent les maladies de se propager et protègent les populations les plus fragiles. Sans vaccination, la maladie se propage dans la population. C’est aussi le cas avec une couverture vaccinale insuffisante. A l’inverse, avec un taux d’immunisation suffisant, les personnes vaccinées protègent les personnes non vaccinées. C’est pourquoi il est si important d’être à jour de ses rappels. Pour se faire, il suffit de se rapporter au calendrier vaccinal mis à jour chaque année.
Qui peut vacciner ?
Bien entendu, la vaccination est principalement réalisée par le médecin ou le pédiatre pour l’enfant. Mais en réalité, de nombreux autres professionnels de santé ont le droit de vacciner. Outre les médecins donc, les sage-femmes ou encore les infirmières, les pharmaciens peuvent aussi depuis le 1er mars 2019 se charger de ces immunisations.
Le pharmacien, en contact avec les patients
Leurs compétences en la matière sont nettement encadrées. Ainsi, dans le détail, les pharmaciens peuvent vacciner contre la grippe les personnes majeures ne présentant pas certaines allergies et les mineurs de 16 ans et plus ne présentant pas certaines allergies et pour lesquels cette vaccination est recommandée. Ils peuvent aussi administrer aux 16 ans et plus pour lesquels la vaccination est recommandée les vaccins suivants : Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Papillomavirus humains, Infections invasives à pneumocoque, Hépatite A et B, Méningocoques (A, B, C, Y et W), Rage. Pour ce faire une ordonnance est nécessaire.
Leur rôle est majeur car, « en contact très fréquent avec les patients qui souffrent de pathologies chroniques (patients diabétiques, hypertendus et avec un IMC élevé supérieur à 30), (ils) sont des acteurs incontournables de la vaccination pour protéger ces personnes susceptibles de contracter des formes graves de la Covid-19 », précise le site de l’Assurance-maladie.
*Procédé d'immunisation contre la variole consistant à inoculer à des sujets sains une forme de variole bénigne
Sources : Institut Pasteur - L'histoire des vaccinations, du Hervé Bazin, John Libbey Eurotext, Montrouge, 2008, 471 pages- Ce bon docteur Jenner; l'homme qui vainquit la variole, du Pr Hervé Bazin, Editions Josette Lyon, Paris, 1997, 182 pages - www.canada.ca - infovac.ch – Inserm - OMS – Santé publique France – ministère de la Santé – Service-public.fr – Ameli.fr