Mieux manger, pour une meilleure santé
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) l’obésité et le surpoids ont atteint les proportions d’une véritable épidémie mondiale. On estime que plus de 3 millions par an de personnes dans le Monde décèdent des conséquences du surpoids ou d’une obésité ! Et cela ne touche plus exclusivement les pays riches et industrialisés, mais maintenant, absolument tous les pays. Surpoids et obésité conduisent à une augmentation des maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, du diabète, et même de certains cancers.
En France, la moitié des adultes français est au minimum en surpoids, et on dénombre plus de 7 millions de personnes considérées obèses. C’est donc une problématique de santé publique préoccupante qui a interpellé les autorités sanitaires et conduit à la mise en place d’une politique publique de santé nutritionnelle qui a démarré au début des années 2000 et qui se renforce de plus en plus.
Tout le monde se souvient des campagnes nationales lancées par le Ministère de la Santé, recommandant la consommation de « 5 fruits et légumes » par jour, ou le slogan « Manger – Bouger ». L’objectif de ces campagnes est simple et part d’un constat : nous mangeons trop et trop mal, et nous ne bougeons pas assez.
Trop manger, mal manger
Dans nos sociétés occidentales, l’offre alimentaire est devenue très importante, facile d’accès et relativement peu coûteuse (beaucoup moins que ce qu’elle représentait dans le budget des ménages au début du XXème siècle), notamment pour ce qui est des produits alimentaires industriels prêts à consommer. Les goûts ont évolué au cours du temps, nous sommes plus attirés par les saveurs sucrées et grasses, la viande, les aliments relevés et trop salés. Les repas sont plutôt moins copieux, mais plus caloriques, déséquilibrés et surtout de plus en plus fractionnés et déstructurés, ressemblant de plus en plus à un grignotage permanent. Bref, nous mangeons trop et trop mal.
Mieux choisir ses aliments pour mieux manger
Une meilleure alimentation commence au magasin lorsqu’on fait les courses, par le choix des aliments. Il est évidemment recommandé de privilégier les produits frais et notamment les fruits et légumes, légumineuses, viandes maigres, céréales et graisses d’origine végétale comme l’huile d’olive et de colza. Mais quand on doit acheter des aliments industriels, les choses sont plus compliquées car il est difficile de savoir de quoi ils sont composés !
C’est pourquoi, en Europe, depuis le début des années 2000 les industriels ont été incités à indiquer la composition des aliments sur les emballages, et depuis 2011 doivent afficher sur l’étiquette un tableau de composition nutritionnelle avec la valeur énergétique et les quantités de lipides, d'acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel. L'ensemble de ces informations doit être exprimé pour 100 g ou 100 ml ou par portion et être accompagnées de repères nutritionnels journaliers (RNJ).
Cet affichage est obligatoire pour toutes les denrées alimentaires vendues au consommateur final depuis 2016 pour les industriels, mais aussi la restauration, les cantines… D’autres informations peuvent être indiquées, comme la présence éventuelle de substances allergisantes.
Vers un étiquetage simplifié : le Nutriscore
Si la présence obligatoire d’un tableau de valeur nutritionnelle et la composition des aliments représente un progrès essentiel, il faut bien avouer que leur lecture n’est pas simple et peut sembler trop cryptée pour le consommateur.
C’est pourquoi il a été imaginé en France un nouveau système de logo, plus lisible et plus simple : le Nutriscore.
Ce logo, introduit en 2017, est basé sur une échelle de 5 couleurs, du vert au rouge, associées à des lettres allant de A pour les produits de « meilleure qualité́ nutritionnelle » à E pour les produits de « moins bonne qualité́ nutritionnelle ». Ce codage permet de comparer les produits alimentaires d’un coup d’œil et d’orienter ses choix vers les meilleurs aliments.
Cet étiquetage est très utile pour se construire une alimentation équilibrée en privilégiant les produits étiquetés A, B ou au moins C. Les principaux industriels de l’alimentaire ont maintenant adopté le Nutriscore (plus de 200 marques), et de plus en plus de produits vendus au consommateur sont désormais marqués (30 à 35% du marché alimentaire actuellement, en forte progression).
Que signifie le Nutriscore
Tous les produits alimentaires transformés sont concernés par le Nutriscore, exception faite des épices, café, thé, produits destinés aux nourrissons comme les laits maternisés, et les boissons. Ne sont pas concernés par le Nutriscore, tous les aliments non transformés : fruits légumes, viandes, poisson frais…
Pour déterminer le Nutriscore d’un produit alimentaire, un calcul est réalisé combinant un score « négatif » (de mauvais points additionnés, si le produit est fortement calorique, contient beaucoup de graisses saturées, sucres simples ou sel) et un score « positif » (de bons points, acquis en fonction de la teneur en fruits et légumes, fibres, protéines, légumineuses, fruits à coque, et vitamines). Le score résultant est finalement transformé en lettres, de A à E. Les industriels qui veulent attribuer un Nutriscore à leurs produits doivent se déclarer auprès de l’institution Santé Publique France et sont donc susceptibles d’être contrôlés. Le Nutriscore est un codage fiable, validé par de nombreuses études et que l’on peut réellement utiliser pour améliorer son alimentation.
Le Nutriscore ne remplace pas le tableau de composition des aliments qui figure toujours sur les emballages. Il est plutôt complémentaire, apportant une information différente, attestant de la qualité nutritionnelle d’un produit, plus que de sa composition.
Comment utiliser le Nutriscore ?
Que se passe-t-il si un aliment est noté E-Rouge ? Est-il interdit ? Non, bien-entendu ! Simplement, il faut tenir compte qu’il peut apporter un déséquilibre dans votre alimentation s’il est consommé trop souvent ou en trop grande quantité. De la même manière, ne consommer que des aliments notés A-Vert n’est pas la garantie absolue d’adopter une alimentation saine, car tout est une question de diversité, de quantités consommées, de rythme alimentaire, ce que le Nutriscore ne peut pas prendre en compte à lui seul.
Il faut surtout considérer le Nutriscore comme un outil pédagogique, permettant de mieux comparer les produits alimentaires au moment de l’achat, de changer progressivement son comportement de consommateur et apprendre à repérer les produits les plus sains.
L’autre intérêt du système Nutriscore, c’est l’effet concurrentiel positif qu’il instaure entre les industriels. Depuis quelques temps, on constate le remplacement progressif de certains produits mal notés (D ou E) pour des versions de meilleur Nutriscore, pour éviter que les consommateurs les délaissent. Ainsi, indirectement, le Nutriscore contribue à améliorer la qualité nutritionnelle des produits alimentaires transformés.
Au-delà du Nutriscore, vers un meilleur comportement alimentaire
Le Nutriscore est un outil parmi tous ceux qui sont disponibles pour aider à mieux se nourrir. Car mieux manger ce n’est pas seulement choisir parmi les aliments transformés ceux qui sont le moins déséquilibrés. C’est avant tout changer ses habitudes, consommer plus souvent des aliments frais, fruits et légumes, légumineuses, viandes maigres et poisson frais, fruits à coque, fibres, et réduire sodas, sucre, sel, friture, matières grasses animales. C’est prendre pleine conscience de ses besoins réels, pour adapter quantité et qualité des aliments, trouver son rythme alimentaire, apprendre à bien préparer ses plats…. et tout cela en prenant plaisir à manger tout de même ! Sans oublier de bouger plus, avec la reprise d’une activité physique régulière et la lutte contre la sédentarité.
Changer progressivement ses habitudes, sans se donner des objectifs inatteignables, voilà l’objectif ! Toute nouveau comportement adopté, même le plus simple, est un acquis utile, tout effort a son effet positif, même le plus petit. C’est d’ailleurs le sens des nouvelles recommandations en matière de nutrition promues par Santé Publique France, avec la campagne « Augmenter – Aller vers – Réduire » lancée début 2019. L’idée est de changer au moins un élément de son comportement, comme améliorer un plat qu’on aime déjà, remplacer un ingrédient par un autre de meilleure qualité nutritionnelle, utiliser des épices plutôt que du sel… Car ce qui compte, c’est avant tout de commencer !
Et en pas oublier que, pour des situations particulières, on peut toujours se faire aider par un professionnel de santé, médecin nutritionniste, diabétologue, spécialiste des maladies métaboliques, diététicien.ne, médecin généraliste, et bien-sûr votre pharmacien.
Pour en savoir plus :
mangerbouger.fr
santepubliquefrance.fr