Santé de la femme, la maternité et après ?
Vous venez d’accoucher, une nouvelle vie s’ouvre à vous. Vous devenez maman. Comment vivre cette maternité le plus sereinement possible ? Comment développer le lien avec votre enfant ? Comment prendre soin de votre corps et de votre santé ?
Bébé est là, tout contre vous. Bonheur, fascination, soulagement… Les émotions pour vous et votre conjoint sont fortes. Votre travail de parents commence dès les premières heures, premier contact, premier bain avec l’auxiliaire de puériculture, première tétée. Si vous n’avez pas souhaité allaiter, un traitement pour prévenir la montée de lait vous sera proposé. En cas d’allaitement, la mise au sein sera précoce, dès l’accouchement. L’équipe de la maternité sera à vos côtés les premiers jours pour vous aider et vous accompagner dans la mise en route de l’allaitement.
En général au bout de trois jours, vous allez regagner votre domicile avec un petit nouveau ! Vous pouvez faire appel à l’assurance-maladie pour mettre en place un programme d’accompagnement de retour à domicile (PRADO) par une sage-femme. Quoiqu’il arrive, ce retour est toujours un événement. Heureusement grâce au congé paternité, vous êtes deux pour accueillir et vivre au mieux ce moment. Tâchez de vous reposer encore une bonne dizaine de jours, ne portez pas de charges lourdes, ne faites ni courses, ni ménage.
Entre le 1er et le 10ème jour suivant l’accouchement, les lochies se manifesteront sous la forme de saignements isolés. C’est un phénomène parfaitement normal. Environ deux semaines après l’arrivée de Bébé apparaîtra le petit retour de couches qui se traduit par un écoulement sanguin plus abondant. Ensuite, place au retour de couches, autrement dit aux premières règles après l’accouchement. Si vous n’allaitez pas, elles devraient arriver 6 à 8 semaines après la naissance. Si vous avez décidé d’allaiter, les menstruations devraient revenir au sevrage.
Même si vous n’avez pas subi d’épisiotomie, votre périnée peut être sensible, du fait de la distension provoquée par le passage du bébé. Après la toilette, l’idéal est de ne pas frotter et de laisser sécher vos parties intimes à l’air libre. Petite astuce pour soulager l’inflammation, mettez une poche de glace enroulée dans un linge. Enfin une rééducation périnéale peut être envisagée, discutez-en avec votre sage-femme.
Quid de la contraception ?
Après un accouchement, les organes génitaux et la régulation hormonale reviennent progressivement à l’état physiologique d’avant la grossesse. Le délai de cette évolution varie selon que vous allaitez ou non :
- En l’absence d’allaitement maternel, la première ovulation peut se produire dès le 25ème jour après l’accouchement ;
- Si vous allaitez, vous allez sécréter de la prolactine une hormone qui favorise la montée de lait. Or l’augmentation du taux de prolactine bloque théoriquement l’activité ovarienne. Ainsi les femmes qui allaitent restent-elles habituellement, en aménorrhée. Encore faut-il qu’elles pratiquent un allaitement « complet » avec des tétées fréquentes (plus de 6 par jour), longues et réparties régulièrement sur la journée. Dans le doute, la prudence commande d’envisager une contraception.
Si vous allaitez, la pilule oestro-progestative sera contre-indiquée, car les hormones passent dans le lait maternel. Vous pourrez alors choisir entre une pilule progestative pure faiblement dosée 6 semaines après la naissance, et la pose d’un dispositif intra-utérin (DIU) 4 semaines après l’accouchement. Pour les mamans qui n’allaitent pas, le DIU peut être envisagé 48h après la délivrance. Enfin une contraception oestro-progestative pourra être prise 21 jours après l’accouchement.
Le Baby Blues. Autrement appelé post-partum blues ou encore syndrome du 3e jour, cet état est ressenti par environ trois quart des femmes, lors de leur premier accouchement. Il se manifeste entre le deuxième et le quatrième jour après la mise au monde.
Instabilité émotionnelle, larmes faciles, troubles du sommeil, irritabilité ou encore anxiété. Tous ces symptômes ont une origine à la fois hormonale et psychique. La réponse à apporter à ce Baby blues ne doit surtout pas être médicale. Appuyez-vous sur votre entourage familial et sur sa chaleur affective. En un mot : dédramatisez. Mais si les symptômes d’un Baby blues se poursuivent au-delà de deux ou trois jours, n’hésitez pas à consulter votre médecin.
La dépression post-partum. Il s’agit d’un état pathologique qui survient dans le ou les mois qui suivent l’accouchement. Et qui dure. Environ 10% à 15% des parturientes en souffrent. La femme présente un tableau de symptômes dépressifs bien définis. Un sentiment d’incapacité général, des idées noires, une dévalorisation personnelle… L’important est de ne pas laisser cet état perdurer sans consulter votre médecin, qui pourra vous orienter vers une prise en charge psychologique.
Né immature et dépendant, Bébé a un besoin vital d’une relation chaleureuse, intime et continue. Ces premiers échanges vont lui donner un sentiment de sécurité. L’attachement constitue la base qui construira chez votre bébé sa confiance en lui et en l’autre. Lui donner le sein, le biberon, lui faire sa toilette ou encore le masser… autant d’occasions pour vous et lui de partager de nouvelles sensations et émotions. Et bien évidemment le papa y a toute sa place.
Retour à une vie sexuelle
Après un accouchement par voie basse, le retour à une activité sexuelle n’est pas forcément naturel. D’une part les tissus vaginaux ont subi beaucoup de pression et vous risquez de ressentir une douleur pendant quelques temps. D’autre part, l’accouchement, le retour à domicile engendrent fatigue et angoisse, laissant peu de place à la libido.
Ne paniquez pas, votre sexualité reprendra tout doucement, dès lors que vous et votre conjoint auraient bien assimilé tous ces changements. Commencez cependant à vous inquiéter si vous n’avez toujours pas repris de vie sexuelle trois à six mois après l’accouchement... La rééducation périnéale sera l’occasion d’aborder cette question avec votre sage-femme ou votre kiné...
Sources :
- Le Grand livre de ma grossesse – Dr Nicolas Evrard - Eyrolles Edition